A la découverte de la Fabrication des Huiles Essentielles pendant mes vacances dans la Drôme en Août 2016.
Jeudi 18 août matin, ce sont les portes ouvertes d’une miellerie/distillerie de la région, à Barnave. J’ai trouvé le prospectus sur le marché de Die, avec les produits fabriqués directement sur l’exploitation (Fabrication des huiles essentielles et hydrolats).
Me voilà donc en route. A proximité de la destination, il faut prendre un petit chemin qui longe un immense champ de lavande. Je ne peux m‘empêcher de m’arrêter pour admirer le spectacle. Le champ a été coupé mais il reste au pied de chaque motte de lavande, des brins rebelles. Ils ont décidé de sortir après la bataille pour être chatouillés par le vent et dorés par le soleil drômois.
Après quelques photos de cette nature qui se targue d’être plus forte que celui qui l’a coupée, je reprends ma route vers la distillerie. Je termine enfin le petit chemin caillouteux. Je me gare et arrive en haut d’un petit chemin à l’endroit qui va émerveiller mes sens pendant presque 2 heures…
Plusieurs personnes, de tous âges, ont saisi cette même chance d’assister à cet exposé pratique et passionnant… Découvrir la Fabrication des Huiles Essentielles…
L’alambic est là, devant nous et je peux voir les différentes parties. Il est bien petit, comparé à celui que j’ai pu voir sur la route de l’association BLEUDIOIS (nous en parlerons dans un prochain article… :-), mais cette taille permet à chacun d’identifier les différentes parties, en tout cas, dans la tête, je superpose les cuves, j’imagine les serpentins d’eau pour refroidir, les tuyaux d’où sortent les Huiles Essentielles et l’hydrolat, l’essencier…tout cela en ébullition, je suis stoppé dans ma construction imaginaire.
Le monsieur, qui semble être « maître es Fabrication des Huiles Essentielles » est en train de finir de remplir la cuve de feuilles et fleurs….de quoi? De Sarriette !
La récolte a eu lieu mardi soir, a été mise à sécher, et distillée jeudi matin.
Il finit par expliquer que cette cuve est moyenne : 200 kg. Il en existe des biens plus grandes et des plus petites. En effet, ils utilisent un alambic de 50kg pour extraire l’Huile Essentielle et l’hydrolat de rose. Avec la rose, ce sont des récoltes quotidiennes qui doivent être organisées, tôt dans la journée, quand la rosée du matin est encore présente sur les fleurs. Ainsi, on travaille avec des pétales le plus frais possible car en fin de journée, les fleurs seraient déshydratées. Il nous explique que la cueillette a donc lieu pendant plusieurs jours d’affilé, jusqu’à la fin de la floraison de tous les plans et on distille chaque jour la récolte que l’on a réussi à obtenir. (Ndlr : pour une goutte dHuile Essentielle de rose, il faut distiller 30 fleurs…ça se mérite…).
Bien entendu, pendant nos discussions, notre « maître es Fabrication des Huiles Essentielles » a fermé la cuve par un couvercle en serrant très fort les 3 vis. Pour chauffer tout ce petit monde, il utilise une chaudière à bois : c’est une de leur volonté et l’approvisionnement de déchets de scierie permet une chauffe de bonne qualité et bon marché.
La cuve inférieure accueille le bois, qui va produire du feu et des fumées, qui vont progresser dans plusieurs tuyaux dans une 2ème cuve au-dessus. Dans cette 2ème cuve, il y a de l’eau froide : les tuyaux sont donc en permanence en contact avec l’eau. Cela permet une grande surface de contact et la vapeur est produite en grande quantité. Cette vapeur va passer à travers les plantes aromatiques, en éclater les cellules, ce qui va libérer les molécules aromatiques.
Certaines plantes que l’on appellera médicinale ne produiront pas d’Huiles Essentielles. Ce sera des hydrolats de Reine des Prés, d’Orties, etc. D’autres auront un rendement faible en Huiles Essentielles : c’est le cas de l’Hélichryse italienne (Immortelle), ou du Millepertuis. Elles ont cependant des propriétés étonnantes. Faible rendement ne signifie pas faibles propriétés…mais plutôt prix élevé…!
Sur la chaudière, il y a un manomètre pour vérifier la pression. Ce que l’on appelle distillation, qui est en réalité une extraction, se fait toujours à basse pression. Ainsi, tous les composés aromatiques peuvent être extraits de manière lente.
Un peu de théorie : toutes les Huiles Essentielles possèdent 3 phases ou notes. Ces mêmes notes sont évoquées en parfumerie pour composer un bon parfum.
Tout d’abord la note de tête, la plus importante, qui sera la première extraite, assez rapidement avec les éléments volatils qui la composent. Aujourd’hui elle apparaît à l’entrée de l’essencier 10-15 minutes après le démarrage de la chaudière. Viendra ensuite la note de cœur qui sera composée d‘autres éléments. Enfin arrive la note de queue/corps, composée encore d’autres éléments. On dit d’une Huile Essentielle qu’elle est complète lorsque l’on aura extrait ces 3 phases, et que l’on aura pris le temps d’attendre qu’elles sortent successivement.
Sachez donc choisir vos Huiles Essentielles ! Notez que dans l’industrie (pour les lessives, les savons, etc.), quand les formules utilisent des huiles essentielles naturelles, elles ne sont souvent pas complètes. On se concentre sur la note de tête, la plus présente, mais aussi la plus rapidement volatile. L’effet recherché est d’avoir l’odeur et non pas les propriétés… Même si on écrit sur l’étiquette une jolie allégation “huile essentielle de lavande naturelle”. Enfin, et dans le pire des cas, quand l’industrie ne travaille plus en Huile Essentielle naturelle mais en huile essentielle de synthèse. On fait une chromatographie en phase gazeuse de l’huile essentielle naturelle. On voit qu’elle se compose de 200 pics, mais on ne reproduira que les 2-3 ou 4 pics qui vont représenter 80% de l’huile essentielle. Mais qui vous dit que le pic minimum n’a pas une propriété essentielle?…A vous de choisir votre camp…
Revenons à nos Travaux Pratiques en Fabrication des Huiles Essentielles à la distillerie SOLAURE. Notre petit alambic travaille bien et la Fabrication des Huiles Essentielles se poursuit. Le précieux liquide est marron ambrée avec des reflets dorés qui surplombent l’hydrolat blanc opaque. Comme elle sort en même temps que l’hydrolat, c’est l’essencier qui va séparer. Par densité, l’huile essentielle et hydrolat (l’huile essentielle en haut, et l’hydrolat en bas de l’essencier) vont se séparer. On voit l’huile essentielle nager d’un côté à l’autre de la coupelle de récupération, comme pour fuir sans se faire remarquer.
Monsieur « L’essencier » recueille un fond de verre et nous pouvons apprécier que l’Huile Essentielle se place au-dessus de l’hydrolat. L’hydrolat, ou eau florale, par abus de langage, (car on ne distille pas que les fleurs…), est très intéressant. En effet, il comporte les propriétés de la plante aromatique car il est chargé en molécules volatiles, mais en proportion bien moindre. On pourra donc les utiliser là où les Huiles Essentielles seront déconseillées : enfants, femmes, enceintes, etc. Par exemple de l’hydrolat de bleuet autour des yeux, etc.
Cette odeur de sarriette, je ne l’oublierai jamais. Puissante et douce à la fois, elle prend les bronches, puis se dissipe.
L’Huile Essentielle de sarriette est à utiliser avec une grande précaution. En effet, elle est dermocaustique, très agressive, mais très intéressante contre le paludisme car elle est un puissant anti-infectieux.
Après ce beau moment, nous sommes invités à visiter la boutique. A l’intérieur, j’y retrouve les produits de la distillerie : baumes en tous genres, hydrolats, crèmes, shampoings… décidément ce métier est magique !… Merci pour ces précieux instants…
Conclusion sur la Fabrication des Huiles Essentielles :
Même si les Huiles Essentielles sont puissantes, elles restent tout à fait naturelles. Leur grande efficacité vient de la rapidité avec laquelle le corps réagit à leurs composés, avant d’éliminer les molécules accumulées dans l’organisme. Il faut donc une utilisation régulière mais raisonnable pour permettre aux molécules de cibler leur action. Ainsi, l’organisme a le temps d’éliminer ces éléments lentement. L’élimination varie selon l’Huile Essentielle et selon le sujet traité.
En opposition aux molécules de synthèse qui seront absorbées par l’organisme, stockées et accumulées. Je connais tellement de personnes qui ne supportent plus les antibiotiques. Certains ont des nausées avec les médicaments conventionnels. Subitement, après utilisation des Huiles Essentielles ils ressentent un bien-être et un équilibre qui les étonne grandement…
C’est après de tels constats, sur des personnes très différentes, que je suis persuadée qu’il faut savoir choisir le bon chemin suivant le mal à traiter. Je ne bannis pas du tout la médecine conventionnelle : elle sauve des vies chaque jour, elle est essentielle !
En revanche, je pense qu’il serait préférable que chacun réfléchisse avant de pousser systématiquement la porte du médecin à chaque bobo…la nature vous le rendra… 🙂
J’espère que cette petite expérience personnelles sur la Fabrication des Huiles Essentielles vous aura plu et vous donnera envie d’en découvrir un peu plus au cours de l’un de mes ateliers !
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